mardi 25 mai 2010

Lost 6.17 & 6.18 récapitulation : derniers épisodes




* Ça y est. C'est fini.

* Matthew Fox connaissait les derniers instants de la série depuis toujours. Il confirme que cette fin, la réunion je ne suis pas sûr mais Jack qui se traîne pour mourir, était la fin prévue par JJ Abrams depuis le début de la série. Que de chemin parcouru. Et que de surprises. La forme de cette conclusion n'est pas celle à laquelle je m'attendais. En ça Lost m'a finalement surpris. Par son apaisement et son final fou, fou dans le sens totalement extrême. On va y revenir en détails. Pour donner mon avis net je suis très content et j'ai sûrement plus pleuré que dans tous les autres épisodes de la série réunis (c'est même une certitude). Deux ou trois gros points noirs cela dit.

* Emotionnellement je mettrais au défi n'importe quel fan de la série, n'importe quelle personne qui la connait un minimum, de ne pas être ému face à cet ultime épisode. Ça tient presque du record Guinness Book tant de "réunions" et d'émotion. Ça devient clairement un système mais après la première réunion, le premier souvenir qui remonte à la surface, difficile de faire autrement et de ne pas en permettre autant pour (presque) tous les personnages. Après tant de cruauté, après Sayid qui explose comme un idiot, après Daniel Faraday tué par sa propre mère, après tant d'horreur c'est un terrible soulagement que de voir tout ce petit monde réuni et heureux. Mais il y a quelque chose d'encore plus troublant derrière, cette nouvelle tournure new-age qui nous apprend que rien de ceci n'est réel. Cela ne l'a jamais été. C'est une sorte de zone d'attente et de transition avant, sûrement, les portes du paradis. C'est incroyablement crétin et naïf mais pas vraiment surprenant parce qu'au fond Lost a déjà arboré des travers comme ceux-ci ; depuis toujours. Et de savoir que tout tournait autour d'une idée de purgatoire, première grosse théorie des fans après la première saison très vite réfutée voire raillée, ça me fait quand même doucement rire.

* L'origine de cet univers restera trouble. Il y a quelques choses étranges qui l'habitent depuis le début de la saison 6 (surtout des incohérences temporelles trop grosses pour être avalées : là Locke qui se fait opérer et qui s'en remet en une heure et demi, et avant ça Sun qui se retrouvait au même moment que Locke à l'hôpital, supposant ainsi que Jin & Sun ont passé au moins quinze jours à niquer après le vol 815) mais il y a aussi des choses "normales" qui du coup deviennent imbitables : Mikhail qui se fait tuer, à moins que ce ne soit qu'un événement traumatique que Sayid devait revivre pour "apprendre". Tout comme le personnage de David, le fils de Jack, qui "n'existe pas". C'est Jack qui l'a créé au moment où son père meurt (mais dans l'univers B, qui est donc le paradis, donc au moment où Jack "croit" que son père meurt, vu que tout le monde est mort, ah quelle galère) histoire de s'imaginer de nouveaux problèmes de communication père/fils ? Christian Shephard réapparaît et ça me met en joie. Je sentais qu'il ne serait pas dans son cercueil, je ne sais pas pourquoi. Et il délivre peut-être le message le plus important qui entoure ce "mystère" : vous avez créé cet endroit pour vous retrouver après votre vie. Peut-être est-ce né après l'implosion de Jughead, peut-être que cela a été fabriqué par Hurley & Ben durant leur règne, ou je ne sais pas qui. Peut-être personne. Ça n'a pas d'importance au fond.

* C'est quand même trop que de voir un type qui s'appelle littéralement "Berger Chrétien" disparaître dans une lumière incandescente encadrée par deux anges. C'est complètement con et complètement fou d'en arriver là. Lost retombe sur ses pattes sur un consensus mou qui dit que l'amour c'est bien et qu'une fois le grand test qu'est la vie passé on retrouvera tous ceux qu'on aime. Okay d'accord. D'une certaine façon dépeindre de nos jours autant de foi d'énigme reste quand même excessivement rare à la télévision américaine. Presque tabou. Donc, on va dire que j'accepte, même si cette scène finale dans l'église est à mon goût absolument ridicule. Ce qui gâche un peu le montage parallèle avec la dernière scène de Lost, à savoir Jack qui meurt accompagné par Vincent, qui est sûrement la plus belle séquence de la série.

* Comme depuis des années on répète toujours les mêmes motifs, tics et phrases d'accroche. Live together, die alone prend un nouveau sens. Et surtout "just remember, and let go" semble pour la première fois depuis des années le message le plus méta que Lost nous ait adressé. Le phénomène Lost a dévoré la série, les maniaques voulaient toujours plus de réponses et n'auraient jamais pu trouver satisfaction. De ce fait Lindelof & Cuse ont pris leurs couilles en mains (les leurs, pas celles des fans hein) pour nous le dire frontalement. Souvenez vous des bons moments et laissez la partir, ce n'est qu'une série après tout. Sensé et réconfortant.

* Pour en revenir pour la dernière fois aux détails F/locke, dit le Man in Black, a été très nul et est mort comme un con. C'est dommage le début de la tempête, la colline, visuellement c'était parfait. Je n'ai rien contre Kate qui pour une fois fait un truc cool et tue Flocke ; après tout c'est émotionnellement celle qui lui en voulait le plus après la mort de Jin & Sun, la plus investie dirais-je. Son "I saved a bullet for you" était de trop mais passons. J'espérais aussi un petit "thank you" de la part du man in black, dans le sens où au final je comprends qu'il détruise l'île par esprit de vengeance et envie de destruction mais au final le résultat est le même pour lui : il est délivré. Même s'il aurait préféré vivre. Et finalement l'introduction conceptuellement très classe de Jacob & de son frère jumeau l'année dernière aura été vaine et sans beaucoup d'intérêt. On expédie ça vite fait et pas trop mal fait. Extrêmement décevant. Qu'est-ce qui ce serait passé de si terrible si Flocke avait quitté l'île ? Bon j'imagine qu'un nuage de fumée noire à Manhattan ça peut faire désordre. Mais il aurait peut-être su bien se tenir aussi ; mince !

* Miles s'en sort, son copain Alpert vieillit, Frank Lapidus est en grande forme pour bricoler un avion et balancer des one lines trop cool comme toujours ! Quel équipage de bras cassés tout de même. Et Claire qui ne veut pas quitter l'île comprenant ce qu'elle est devenue (c'est compréhensible) mais qui est convaincue par deux phrases de Kate c'est juste stupide et ridicule. C'est un peu cheap mais finalement le décollage esthétiquement parlant fonctionne assez bien. Et au fond je m'en moque parce que ce sont les personnages les moins intéressants de la série qui s'en vont : Sawyer est réduit à dire "Son of a bitch" toutes les 15 secondes depuis des années, Kate et Claire vont pouvoir élever Aaron en bonnes mamans lesbiennes (le rêve de beaucoup de fans je crois), Miles a les diamants de Nikki & Paolo à revendre, Frank on s'en fout et Alpert malgré un très joli Ab Aeterno est tout de même devenu très transparent et inintéressant comme personnage. Par contre je me demande comment la presse va réagir quand l'avion va se poser sur le continent, qu'on va apprendre la re-disparition des Oceanic 6 et le retour de Sawyer ou Claire censées être morts depuis trois ans. M'est avis que l'île ne va plus rester un secret pour personne. Il n'y aura pas de spin-off (de série dérivée), de livre ou de bd pour tout de suite et tant mieux. Mais l'avenir de l'île pourrait être très intéressant à lire surtout avec Hurley en tant que "gardien" et Ben pour lui filer un coup de main.

* Conclusions pour certains, pas vraiment pour d'autres. On revoit même les retraités Bernard & Rose qui se foutent totalement de l'époque dans laquelle ils vivent. Trop classes.

* Et si je pardonne cette idée un peu saugrenue d'avion qui quitte l'île précipitamment (dire qu'à une certaine époque il fallait six mois pour mettre au point un plan cohérent pour quitter l'île) c'est avant tout pour le voir zébrer le ciel durant la dernière séquence de la série. Jack, traverse les bambous, mortel, gardien de rien du tout, sans pouvoir, seul. Il retourne là où tout a commencé, ses débuts, il y a des milliers d'années semblerait-il. Il ne tient plus debout. Vincent aboie, comme il le faisait d'ailleurs au début de la série, et s'allonge à ses côtés pour l'empêcher d'être seul. Jack voit un entr'aperçu de la vie après la mort et c'est sympa et rassurant de savoir que ça nous arrive avant de mourir. L'avion. L'œil se ferme. La boucle est bouclée. De la plus belle des façons.

* Qu'on vienne me dire après avoir vu ça que le chien n'est pas le meilleur ami de l'homme et que les chats c'est vraiment "trop super mieux" et je vous casse la gueule.

* L'un des derniers grands mystères de la série repose sur l'idée que des règles la composent et empêchent certains événements d'arriver. Là encore quelque chose de très métafictionnel, une sorte de justification palote à la façon dont on écrit une histoire. Jacob et sa mère ont édicté ces règles tout comme Hurley pourra le faire à son tour. Ce ne sont pas des règles au sens stricto sensu du terme. Ce sont d'avantage des commandements je pense. Tu ne feras pas ci pas ça. Parce que durant la saison 4 quand Ben retrouve Charles Widmore à Londres dans sa chambre il lui dit "qu'il ne peut le tuer, ce serait contre les règles" et pourtant il le tue finalement dans cette dernière saison. Je pense que des événements exceptionnels amènent à un comportement exceptionnel. On aura beau dire Jacob était un tâcheron, un enfant capricieux et qui avait quand même fait une belle bourde en créant le Smoke Monster. Hurley, lui, dans son infinie sagesse, tentera, ce ne sera pas facile, de faire de l'île un havre de paix pour les âmes en peine. Il l'ouvrira au monde. Certains voudront s'emparer de la lumière sûrement, exploiter l'île, comme toujours. Le trouble habite l'île et ça ne changera jamais. This place is death nous disait-on fut un temps. This place is love ce sera pour l'après-vie. Mais peut-être que le duo Hurley / Ben ("a great number one" & "a good numer two") pourront faire quelque chose de mieux que Jacob. Ce duo est l'un des plus beaux, grotesque, comique, inventif et tendre de la série. On pourrait presque faire un spinoff sitcom & burlesque autour d'eux deux.

* Toutes les règles ont été brisées donc. Sûrement lorsque Desmond débouche l'île (scène visuellement assez impressionnante d'ailleurs). Le Man in Black redevient mortel, Alpert peut vieillir (peut-être depuis la mort de Jacob en y repensant), plus aucune règle compte. Jack a désormais appris son destin : se sacrifier, réparer quelque chose encore une fois, l'île, pour créer un nouveau territoire vierge. Tabula Rasa et de nouvelles règles vont pouvoir être pensées. Remarquez comment parle Hurley dans l'au-delà : il est plein de sagesse et évoque certaines règles qui ne peuvent être rompues. Je pense qu'il a sûrement eu un long règne couronné de succès. Et comme avant lui quelqu'un prendra sa place, peut-être après des millénaires, parce que tout finit toujours par mourir. Et c'est drôle de la part de la série que de nous dire ça. Même si vous vivez mille ans un jour vous mourrez hein ne l'oubliez pas !

* L'univers B rebaptisé (ahah quel malin je fais) l'au-delà ou le purgatoire si vous voulez a de grands airs de casting qui dit au revoir à ses spectateurs et se dit tout simplement bon courage et bonne route. Certains ne sont pas encore prêts : Faraday & Charlotte, peut-être un jour, ni Ana-Lucia. Eloise Hawking connaissait le futur dans l'univers normal et on ne saura jamais pourquoi ni comment. Mais elle m'a brisé le cœur et j'ai senti un sens de conclusion à son histoire quand elle demandait à Desmond de ne pas lui prendre son fils. Par contre si ça ressemble à ça le paradis, à savoir revivre notre vie sans avoir conscience de notre mort, ça pue j'en veux pas.

* Lost nous explique ce qu'est l'effet de déjà-vu à savoir une sorte de réminiscence troublante d'une autre vie, d'un autre univers, et c'est l'explication la plus satisfaisante qu'on m'ait jamais apportée. Ou alors ça veut dire que je suis mort depuis tout ce temps et que les impressions de déjà vu que je ressens parfois en sont les preuves. Woups.

* La cicatrice sanglante de Jack c'était donc ça ; le souvenir d'une dernière blessure du Man in Black. Là encore ça ne veut rien dire mais plus rien n'importe vraiment de toute façon. Benjamin Linus ne quittera pas le purgatoire parce qu'il a encore du travail. Il doit se faire pardonner pour toutes ses erreurs, pour le meurtre de sa fille, de Locke, de Jacob, de Charles Widmore et j'en passe. C'est quand même étonnant tant de sensibilité chrétienne, tant d'images et de motifs alors que la série est écrite par un juif (Lindelof). Oh j'imagine qu'il y a autant de représentations de la mort dans la religion juive et que cela a une portée culturelle qui dépasse les vraies limites et barrières entre les religions.


* Pas de réponses, plus de mystères. On ne saura jamais pourquoi Walt pouvait tuer des oiseaux par la pensée, s'il y avait vraiment un volcan sur l'île, ce qu'est devenue Annie, la jeune amie de Ben, pourquoi les enfants ne pouvaient plus naître sur l'île après 77 (l'effet Jughead ?), ce qu'était vraiment que cette infection ou encore la vérité autour de la poursuite en canots de la saison 5 (ah durant cet épisode final j'y ai encore cru ahaha, sacrés coquins de scénaristes). On ne le saura pas et on s'en fout parce que futur de la série si futur il y a, du moins dans l'imaginaire, dans la représentation donnée par la fin de la série, se trouve dans l'au-delà et les fantômes qui chuchotent. Pour s'amuser à nous faire sursauter. Parce qu'ils s'ennuient. Comme Michael sûrement, pas invité à la fête, coincé. La série s'arrête et ne peut revenir sur tant de mystères irrésolus. Tout ça ce n'était que l'ambiance de la série. Ce n'est pas suffisant ? Et on a quelques pistes et clefs pour répondre à presque toutes les questions posées.

* Et j'oublie mille choses, parfois toutes petites mais pourtant sublimes : John Locke de retour, pardonnant à Ben, la succession des phases de réveil, de retrouvailles, Sun & Jin, superbe, Juliet & Sawyer, comme prévu depuis le début de la saison et le "we should grab coffee sometime" de Juliet, Jack & Kate, oh et puis en fait non il ne se passe rien, un peu de Charlie, Sayid et l'imprévue amourette avec Shannon (front contre front sans un mot c'est joli), et j'en passe. Tout ça vous l'avez aussi bien vu que moi alors je ne me permettrai pas de parler de tout. Certaines choses n'ont pas besoin d'être décrites.

* Lost avait toutes les possibilités durant sa première saison. Personne ne savait où on irait ; c'était excitant. Certains regretteront le chemin pris, on pourra toujours penser à autre chose, se dire qu'il y avait plus de potentiel ailleurs. On ne pourra malgré tout que reconnaître à la série tout le courage qu'elle a eu pour toujours se renouveler et tenter de nouvelles choses. Parfois à tort parfois à raison. La seconde saison, peut-être ma préférée, fut décriée comme étant "le début de la fin". Pourtant l'idée ahurissante d'un bouton qui sauve le monde, sans raison apparente, sans explication satisfaisante, tient pour moi du génie. On continuait ensuite à se balader dans la saison 3, sans trop savoir où aller, en faisant exploser des trucs, déjà un peu, tout en décontraction. On offrait en fin de saison 3 le premier flashforward et Lost n'avait jamais été aussi intelligent. Plus depuis non plus. Une menace devait être contrée et elle apparaissait dans la saison 4, rabotée par la grève des scénaristes, un peu bancale quoi que très riche. Ultime coup du sort et pied de nez : la saison 4 terminait par la disparition de l'île et tout le bazar mis par nos personnages les télétransportaient à travers le temps. Revivre leurs histoires, et surtout essayer de se trouver un petit coin de paradis, à savoir les années 70, pour s'y lover, tout oublier. Puis une bombe et pouf tout dérape. La saison 6 de Lost est un échec. Un peu rattrapé par sa fin. Pourtant je ne leur pardonne pas. Beaucoup trop de problèmes pour que je ferme les yeux. D'abord cette nouvelle tournure mystique et groovy n'a aucun lien vraiment fort avec les 5 premières saisons de la série qui constituaient une vraie progression. Ici, on pourrait très bien ne pas avoir vu le début de la série pour comprendre ce qui se passe. C'est quelque chose qui moi me dérange. Ensuite perdre la moitié de son temps avec un univers alternatif là encore où tout est neuf, où rien n'est ce qu'on a pu connaître nous, fans. La conclusion de cette idée fut bonne mais ce fut pour moi la plus grosse erreur en termes de narration des scénaristes de la série. En faisant cela ils nous ont ennuyé pendant la moitié de la saison, ils nous ont groggy, ont complètement dénué les deux univers de leur aspect émotionnel prégnant au départ. Si un personnage meurt nous le reverrons oui, voilà. Au final l'idée des flashforward c'était un coup d'éclat sur 5 minutes mais tout aussi idiot : si vous vous souvenez ou si vous le revoyez vous verrez, le flashforward en lui-même est absolument chiant à regarder. Comme beaucoup de flashbacks. D'ailleurs les flashforward ont très vite prouvé leur inutilité : utilisés durant la saison 4 là encore on anéantissait tout investissement émotionnel (comment m'inquiéter pour le futur de ce personnage sachant qu'il va très bien trois ans plus tard?) ; faire se recoudre un point A avec un point B. Dans Lost c'est la surprise et l'événement qui a toujours fait sens plus que les atermoiements d'une avalanche de dispositifs. Lost était la série de la synecdoque, de petits détails qui exprimaient un tout plus grand. Mais quand il fallait se salir les mains rentrer dans le vif du sujet et enfin mettre en place les grandes séquences de la série, celles dont on nous parlait par messages prophétiques (les flashforwards) ou par visions là souvent la série chutait. Et quand il aura fallu conclure son run la série se sera aussi cassée la gueule. Une demi-saison d'ennui dans un temple qui n'intéressera vite plus personne et une poignée d'épisodes sur la fin où on se décide à tout dire et tout détruire de façon ultra expéditive. Bah oui parce qu'on manque de temps à cause de ça. Autre symptôme du nombrilisme de la série qui parfois croit à tort toujours bien faire : la multiplication d'apparitions de fantômes et d'esprits. Il faut que je regarde la saison dans son ensemble pour vérifier mais si on est attentif on verra que la plupart des rebondissements et situations nouvelles naissent d'un message délivré par un mort. Une fois ou deux ce n'est pas gênant mais à répétition ça devient très fainéant et ridicule. Et puis pourquoi les morts sauraient mieux ce qu'ils disent que les vivants !?

* Et je tiens à remercier Michael Giacchino qui a encore fait un travail formidable sur ce dernier épisode. Monsieur si j'ai tant pleuré je pense que c'est surtout à cause de vous. Oh et aussi à cause du vin je suppose.


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* Voilà. Maintenant il va falloir tourner la page. Je ne peux que vous conseiller de continuer à suivre les futurs travaux de Lindelof & Cuse (très intéressés à l'idée d'adapter Stephen King mais je ne sais pas trop sous quel format, pas très original certes mais je crois qu'ils apprécient une longue saga de romans "The Dark Tower"), de JJ Abrams bien sûr (Cloverfield, Mission Impossible 3 et Star Trek en tête ! Fringe je ne connais que peu et ça ne m'attire pas vraiment) mais aussi de n'importe quelle nouvelle série qui pourra se borner à tenter de vous mettre au défi. Comme Lost a pu le faire. Comme, pour plein d'autres raisons très différentes, les Sopranos, The Wire, Freaks & Geeks, Buffy, X-Files ont pu le faire. Lost se termine mais l'avenir de la télévision américaine est radieux. Bientôt je vous parlerai de Treme, la nouvelle série de David Simon sur la vie à la Nouvelle-Orléans post-Katrina, je vous parlais déjà un peu de Doctor Who dernièrement qui est à son meilleur cette année. Je ne vous conseillerais pas Mad Men. Je vous conseillerais plutôt d'attendre A ribbon of dreams, éventuel futur projet de David Chase, Mr.Sopranos. Boardwalk Empire, dernier né de Scorsese et de Terence Winter (encore un scénariste des Sopranos), avec au générique Steve Buscemi et Michael Pitt. La prohibition, les années 20, la revente illégale d'alcool, des gangsters. Ce sera sur HBO en fin d'année. Et également Luck, projet de Michael Mann sur le milieu hippique, Walking Dead sur AMC, adaptation de la bd à succès de Robert Kirkman (classique mais intelligent : des zombies envahissent le monde) et j'ai envie de dire etcétéra. Cette nouvelle décennie, après l'âge d'or d'HBO, semble réserver beaucoup de belles surprises. Et je continuerai à en parler ici.

* Car le blog va reprendre son train de vie habituel hors saison de Lost (mais avec d'avantage de contenu je l'espère). Deux ou trois fois par semaine je reviendrai sur certaines séries, futures ou passées, certaines bd et quelques très bons ou très mauvais films. Pour parler concrètement je compte parler de Planetary, de Jimmy Corrigan et de tous les travaux de Chris Ware, ou encore des Sopranos si un jour je trouve le courage de m'attaquer à un si gros morceau. Beaucoup de choses prévues. Tout autant ici que dans une autre sphère, toujours de la bd et du cinéma, mais là plutôt dans la conception. Certains projets commencent à voir doucement le jour. Et c'est ici que j'en parlerai avant tout.

* Car depuis ce qui n'était au départ qu'un petit amusement dans mon coin et pour mes amis a fini par, je le pense, devenir l'un des rares endroits où vous pouviez trouver des longues récapitulations (sur le modèle américain ; il en existait une profusion) d'épisodes de Lost. Peut-être un jour, une série me donnera autant de fil à retordre et j'en parlerai autant. Je n'ai pas envie de croire que les plus belles séries de l'histoire sont déjà derrière moi.

* Ce qui m'amène à mes remerciements. Je n'en ai qu'un seul : vous. Les visiteurs furent rares tout d'abord mais les rangs ont bien grossi depuis maintenant bientôt deux ans. Et j'espère que vous ne tournerez pas la page trop vite et que vous viendrez de temps en temps jeter un œil ici voir si Lost se débat toujours avant de mourir et voir si je vais bien. C'est grâce à vous, sur facebook, sur buzzcomics, sur mediacritik et tous ceux que je ne connais pas, que j'écris ceci aujourd'hui. Lost fut une aventure et elle fut agréable parce qu'on l'a vécu ensemble. Parce que pour la première fois peut-être internet et la télévision se sont entendus comme jamais. Une vraie communauté a été bâtie. Et je pense que ce serait aller vite en besogne que de l'enterrer aujourd'hui. Tous ceux que j'ai pu faire rire ou aider à se souvenir, tous ceux qui m'ont poussé à continuer, tous ceux qui m'ont aidé dans l'ombre par leurs commentaires et leurs opinions, merci. Sinon au pire on se reverra dans l'au-delà hein bon.

* Et Lost alors ? C'est fini ? Bah oui. Mais ça ne tient qu'à nous pour que ce ne soit pas le cas. La série complète sort en dvd et en bluray fin août aux USA (en France je ne sais pas par contre) avec sûrement un packaging rigolo et des bonus délicieux. Dont 20 minutes de contenu additionnel pour l'épisode final de Lost ! 20 minutes censées répondre à certaines de nos questions. Quelque part, il y a toujours un peu de Lost que je n'ai pas vu et j'ai besoin de ça je pense pour ne pas tout de suite tomber dans la mélancolie. Entre les saison 3 & 4 Lost proposait quelques mauvais épisodes appelés "Missing Pieces" ou "Mobisodes" qu'on pouvait visionner sur téléphone portable. Sur le même principe de très belles plumes américaines se sont décidées à raconter quelques courtes saynètes répondant aux interrogations qui les animent encore. Et comme souvent avec Lost on se rend compte que les fans sont parfois au moins aussi doués que les auteurs. J'ai pris grand plaisir à en écrire deux ou trois. Je compte bien continuer. Pour ceux qui maîtrisent un peu l'anglais et qui voudrez lire ou participer ça se passe ici : http://www.spoilertv.co.uk/forum/viewtopic.php?f=147&t=18737. Avec l'aide de mon ami Jefferson-Jean-Louis-Lazarus-Master-Reiprich je compte bien mettre en images quelques histoires liées à Lost. Un jour. Sur le principe de l'amusement, sans se presser, sans se forcer. Quelques planches de bd avec du John Locke du Jacob, du passé lointain et du futur aussi peut-être. Ce n'est pas pour tout de suite mais un jour, qui sait, ça risquerait d'apparaître sur ce blog.

* Et puis après tout Lost est un phénomène. Comme Star Wars ou Star Trek avant lui. Star Trek ce n'était que 79 épisodes diffusés à la fin des années 60. Au départ. Un premier film dix ans après. Aujourd'hui une franchise qui repose sur dix films, des centaines d'heures de programme via plusieurs séries, des centaines de romans ; beaucoup d'argent. Les droits de Lost appartiennent à Disney. Ce serait quand même idiot de ne pas en profiter et de faire prospérer la franchise pour gagner quelques dollars ? En 2020 qui sait, pas tout de suite j'espère, Lost reviendra, sous une forme ou sous une autre. C'est obligé. Et rassurant bien entendu. Car Lost fut un temps ce fut 25 millions de téléspectateurs : on a perdu en spectateurs ce que la fanbase a gagné en cohésion et en solidité. La seule ombre au tableau est celle-ci : peut-être qu'un jour Lost sera réécrit par un type dénué de talent. Et on en fera un remake ridicule et bêbête. Après tout une histoire d'île et d'ours polaires et d'amour universel et de monstre de fumée ça peut très facilement devenir mauvais.

* Bon. Reste plus qu'à trouver cette fichue île maintenant.

7 commentaires:

LordGalean a dit…

superbe commentaire TAC, vraiment magnifique, presque aussi émouvant que le final de la saison 6 mais peut-être que c'est parce que je suis encore sous le coup du choc émotionnel que je dis ça :)

si tu as la 360 et que tu veux jouer à un jeu entre lost et Shutter island, je te conseille Alan Wake des petits gars de REmedy, c'est une tuerie !

Simon JB a dit…

Très beau point final à la série (l'épisode, et ton texte).
Merci encore pour tous ces compte-rendus, c'était chouette !

Et oui, ils se rattrapent in extremis sur la fin mais au fond quelle saison médiocre.

nicolas a dit…

je continue à préférer les chats... maintenant que tu m'y fais penser, deux ou trois mystérieux félins, c'est la seule chose qui manquait à lost... un peu facile, peut-être. au fond. sans regret.

des fantômes et la jungle... entre uncle boonmee et cannes, apichatpong aura trouvé le temps de signer le dernier épisode de lost? classe.

plus sérieusement : hugo et ben, oui, une des plus belles intuitions de ce final. et que oui on puisse faire nettement mieux que jacob... ça c'est intelligent, de dépasser l'alternative jacob/le mib. parce que si l'un est très méchant, l'autre était loin d'être une flèche. finalement nos charmants oceanics auront eu raison des géants, ça n'allait pas de soi, ça me ravit.

(souvenons-nous du terrain de golf d'hugo, en début de saison 1, et du commentaire admiratif et dépité de jack... tout était déjà là.)

sinon, je ne le fais pas parce que j'ai la flemme, mais on pourrait montrer que ce dernier épisode constitue une parfaite synthèse de chacune des cinq saisons.

et puis très beau texte, bien sûr (surtout).

Hugues Derolez a dit…

Merci à vous.

Sirius > C'est le jeu où l'île de Lost est modélisée justement là ?

Simon > Nous sommes d'accord.

Nicolas > Ça vaudrait son pesant d'or.

Mast a dit…

S'toi qui est fini.

nicolas a dit…

en effet, il semble qu'une première variation post-moderne de lost (entre autres) arrive bientôt, juillet pour être exact : http://www.youtube.com/watch?v=-0cSz62nq9Y&feature=related. ce truc m'intrigue totalement depuis des semaines, avec shyamalan ma plus grosse attente d'ici septembre.

non, il y a quand même des choses passionnantes dans la 6 (qui a surtout le malheur d'arriver après les 3, 4, 5...) : entre cent autres (parce qu'il est tard), cette manière de se désintéresser totalement en cours de route de ces histoires d'infection et de zombie, un coup ils ne ressentent rien, l'autre ils redeviennent (presque) tout à fait normaux, when it's convenient, pas vraiment étonnant rétrospectivement, un tel parti-pris, mais tout de même, la série avait rarement poussé la désinvolture aussi loin.

un jour (peut-être) je reviendrai sur les personnages : jack une belle success story (oui, je n'ai peut-être pas encore été clair là-dessus, mais au bout de plusieurs saisons, j'aime jack), kate décidément celui dont la série ne fait rien, et à l'inverse desmond très très belle réussite... dommage que l'acteur batte sa femme (m'informe allocine).

Unknown a dit…

Je lis depuis quelques temps votre blog, au détour d'une recherche sur Lost saison 6. C'est le seul blog que j'ai trouvé avec d'une, des vrais développements par épisode, de deux, une attitude sincère de fan (je vois que le canot de la saison 5 n'a pas frustré que moi; de toute façon, je me fous de toutes les autres réponses depuis que je sais à quoi correspondait la statue à quatre orteils).

Que d'émotion dans ce final, la seule autre série qui m'aura fait chialer c'est Six Feet Under (fin de la saison 3, éprouvante donc superbe).
Et puis comme quoi... Jack. C'est un joli pied-de-nez que les scénaristes ont fait. J'ai surtout trouvé que c'était une superbe allégorie du deuil. Vraiment. J'ai trouvé la scène avec Papa et fils Shepard (bordel mais le nom de famille... on le savait depuis le début!) tout simplement folle (bon, heu, c'est là où j'ai craqué quand Jack comprend, ben j'ai compris et puis voilà les larmes). Matthew Fox n'est pas un si mauvais acteur après tout.

Je suis pleinement satisfait. Bon, la saison 6 la plus faible? Moi je dis, chacune des saisons a ses faiblesses. La saison 6 a permis d'avoir de très jolis épisodes indépendants, dont on avait concrètement plus rien à faire. Mais ça tombait sous le sens de savoir pour Richard, Jacob et le MiB.

Mais ce final. Quand même. Passons sur les séances de remember collectif, la scène du cerceuil, Jack dans les bambous qui ne tient plus le bon bout. Ouch, c'est beau. Terriblement dur dire au revoir, encore, à une série.

Le deuil, je n'arrive à ne voir que ça dans ce final, et dans la série entière. Ils ont répondu à la question que je me posais depuis la saison 2: pourquoi tous ces morts? Et ils ont réussi à y répondre en y répondant absolument pas.
"Remember and... let go". LOST. Pas perdu pour tout le monde.