jeudi 18 septembre 2008

Nous sommes hantés par le souvenir d'une bête maligne (ou « L'orgiaque Sextape de Minimoi »)

MOGWAI - THE HAWK IS HOWLING


Mogwai est connu depuis plus de dix ans maintenant pour savoir moduler cette forme brute qu'est le Post-rock (instigué par le collectif de Montréal Godspeed You! Black Emperor) en la rendant plus facile d'accès, moins rébarbative, plus percutante. Petit équipée originaire de Glasgow au look on ne peut plus austère, Mogwai s'est toujours efforcé de vaincre la vacuité et la froideur de ses morceaux en y introduisant des riffs incendiaires, parfois poussifs, des saturations à la limite du supportable, des rythmes très denses ; tout ça à faire tenir sur des plages de cinq ou six minutes. Mogwai est obsédé par ce qu'ils veulent être et ça s'entend. Chaque album est l'occasion pour eux d'apposer à nouveau leur signature (sur des morceaux pharamineux tels que « Glasgow Mega-Snake » sur Mr.Beast ou « I love you, I'm going to blow up your school » sur celui-ci), de s'évertuer à atteindre la forme parfaite, celle qu'ils façonnent ardemment depuis si longtemps. L'abstraction la plus sobre (plus de paroles, moins de délicatesse) comme porte-étendard. Il n'y a qu'avec la petite liberté qu'ils se sont octroyés lorsqu'ils ont brillamment composé la bande-originale de Zidane, un portrait du XXIème siècle (film tout aussi fascinant de Philippe Parreno & Douglas Gordon) que Mogwai lâche la maniaquerie et tente de transformer leurs précédents essais en mélodie indue mais pop, souriante quoique toujours un peu brisée. The Hawk is howling marque une bizarrerie : un nouveau premier album. Sans structure pour le soutenir, emballé et longuet comme aux premiers jours. Toujours inquiète face au territoire qu'elle défriche, la bête fait ce qu'elle sait faire le mieux : elle rugira, martèlera le sol, et retournera ensuite dans sa boîte. Calmée.

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