Les premiers sons s'emballent et déjà on ressent la précipitation furieuse de M.I.A., de sa musique compliquée et à plusieurs vitesses, de son plaisir immense à bien faire. Elle, c'est juste une chanteuse anglaise comme beaucoup d'autres (d'origine Sri Lankaise tout de même). Il est probable que son talent s'exprime d'autant plus qu'elle conspue la facilité et les sensations malhabilement créées : chez M.I.A. le souvenir de la musique se bâtit sur l'or, il devient sa raison d'être. Elle amasse donc tout un bricolage musicologique, retravaille le disco et le tam-tam et martyrise les sonorités afin d'en faire une mémoire collective. Une gigantesque bibliothèque bruitiste et impartiale. Avec ses danses vocales usées et ses beats electro intemporels M.I.A. nous braque, nous dépouille et nous attache. Elle est directive et charmeuse. Ses origines sont compliquées ; sa nécrophagie incontestable l'a décomplexé de tous les mélanges musicaux imaginables. Sa musique n'a pas de nation, elle appartient à un royaume transparent qui a décidé de son propre chef de vivre entre les espaces et les frontières. D'être là quand on ne l'y attend plus. De faire une reprise-hommage à Where is my mind? des Pixies sans même en avoir l'air, d'entreprendre un tube groovy avec Timbaland et toujours d'embraser les foules en leur promettant de beaux lendemains : vous danserez tout votre soûl sur ma musique et ce souvenir restera longtemps actif dans votre esprit. Maintenant vous êtes infectés.
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