mardi 21 septembre 2010

John Carpenter - Halloween (1978) : it's all make believe



Well kiddo, I thought you outgrew superstition.


Revu Halloween et enfin réussi à (un peu) le percer à jour ; c'est sublime. Comme toujours on ne joue pas tellement sur le registre de l'angoisse, on le prétexte, mais on s'enfonce dans des eaux plus boueuses où les masques faussent le jugement mais où le mal se vaut, celui d'un Michael Myers comme petite partie d'un mal plus grand, social, institutionnel. Je me retrouve à ressentir beaucoup d'empathie pour le garçon qui tente de communiquer sans qu'on lui laisse vraiment le temps et qui se met en tête d'anéantir le mal qui touche nos enfants : ils fument, boivent, ne pensent qu'à baiser, garçons comme filles, et de ce fait sont complètement soumis à leurs propres désirs, hébétés, crétins jusqu'à la moelle. Tout comme Michael, ils m'effraient.

Pire : le cas du Dr. Loomis, fou furieux, dévot, pleutre ; pour moi le vrai monstre du film. Pour un acte commis par un enfant il condamnera à vie le jeune Michael Myers, le qualifiera de mal à l'état pur (là où Loomis est censé être un homme de science c'est tout de même incroyable), s'improvisera héros en prévenant les gens de la ville et en le pourchassant (sauf qu'il passera le plus clair de son temps à traîner à côté de l'ancienne maison de Michael Myers et à l'attendre, il ne pressera jamais le pas et à l'occasion fera même peur aux enfants) pour finir par abattre froidement Michael sans même échanger deux mots avec lui ! Là où Rob Zombie tentait d'expliquer la misère sociale qui touchait le jeune Michael pour expliquer ses actes (parti-pris ma foi plutôt acceptable) Carpenter ne met aucun mot sur le mal qui ronge Michael Myers mais à bien y réfléchir j'en viens à me demander si ce n'est pas tout simplement son psychiatre qui, par sa démesure et son inconscience, l'a fait devenir la bête qu'il est aujourd'hui.



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