mardi 16 mars 2010

Lost 6.07 récapitulation



* Un nouvel épisode à la hauteur de nos espérances, convaincant et déroutant comme à l'accoutumée. Les Ben-Centric ont toujours été de grands épisodes et celui-ci ne déroge que très peu à la règle. On nous fait le coup de la rédemption avec le personnage pour qui je m'y attendais le moins (oui, il est responsable du meurtre de sa fille, et alors ? Il n'avait pas vraiment le temps de s'apitoyer sur son sort) mais avec brio et finesse. Très belle interaction entre lui et Ilana. Ben est donc le premier personnage à (malgré lui) résister aux tentations offertes par F/locke. C'est un régal que de le voir rentrer au camp, aider Sun (pour qui j'espère une mort atroce à base de maladie lente et douloureuse), retrouver les "siens" (leurs rangs grossissent enfin ; avec l'ajout d'Alpert, Jack & Hurley ça commence enfin à ressembler à quelque chose).


* Ilana confirme que Jacob était "ce qu'elle avait de plus proche d'un père", ce qui met fin aux rumeurs affirmant qu'elle était en réalité sa véritable fille (ce que j'aurais probablement un peu détesté). Garde du corps de Jacob, des candidats ensuite, ce serait tout de même sympathique de sa part qu'elle nous révèle ses plans. Pas de bol, elle ne semble pas en avoir. Encore un personnage extrêmement mystérieux qui au final ne comprend pas une traitre notion de ses actes. Quelle incroyable audace, que de croyance ! Lost a quand même quelque chose de désuet dans sa galerie de personnages prêts à la mort au nom d'un nom, d'un homme qu'ils n'ont jamais rencontré. Pas sûr que les membres du gouvernement américain voit tout ça d'un très bon œil. Balancez-moi une référence à Allah dans le coin d'une image qu'on rigole un peu.


* En parlant de personnage mystérieux et stupide nous en venons à Richard Alpert, le plus mystérieux des cons. Tant de croyance aveugle, voyez où ça l'a mené. Dynamite Jack et sa confiance renouvelée remet malgré tout les pendules à l'heure. La destinée et tout ça c'est très bien mais j'aurais quand même aimé qu'ils échangent leurs points de vue sur ce qui semble s'être passé en '77 (ça ne semble plus du tout intéresser Jack qui pense avoir totalement échoué ; nous, on sait que ce n'est pas si évident). Richard Alpert disait fin saison 5 à Sun (quand elle demandait après Jin, que pourrait-elle faire d'autre) qu'il les avait tous vu mourir. Personne n'a voulu rentrer dans les détails il semblerait. Ça ne doit intéresser que moi.


* Confirmation à demi-mots qu'Alpert a donc échoué sur l'île avec le Black Rock. En tant qu'esclave donc ou membre d'équipage ? Sa petite crise de foi l'a amené à nous déconseiller de croire le fantôme de Jacob. Il ne faut pas dire ça Richard, après ça va mettre le bordel dans nos têtes, déjà que nous ne sommes sûrs de rien. Bon. Mettons ça sur l'excès de déception. Ce qu'Alpert ne semble pas comprendre c'est que Jacob a toujours un plan. Et que mourir en faisait probablement partie. Le fait d'être touché par Jacob serait donc un don (ou une malédiction c'est au choix) mais surtout l'assurance de ne pas pouvoir mettre fin à ses jours. Ça me rappelle Michael qui, durant la saison 4, tentait de se suicider (à coup de pistolet dans la face, notamment) mais n'y arrivait pas. C'était, soi-disant, l'île qui l'en empêchait. Tout cela présente des ramifications complexes. Est-ce que la bénédiction de Jacob empêche également de vieillir ? Après tout peut-être que nos personnages ne vieillissent plus (enfin, non, le contre-exemple parfait étant celui de Sawyer, touché alors qu'il n'était qu'un enfant). Pourtant pas mal de ces personnages ont tenté de se suicider (Jack, Locke) et ont frôlé la réussite. Locke, malgré sa bénédiction ("réveillé" par Jacob alors qu'il vient de faire une chute de plusieurs étages) est bel et bien mort. Sayid, lui, n'est resté mort que très peu de temps. Grâce à Jacob ? Pas réellement besoin de réponse exacte ici. J'accepterais très bien que Jacob ait guidé les candidats en les observant, en les touchant. Mais y'a-t-il une raison précise pour qu'il ait choisi ces personnages ici présent ?


* Richard Alpert ne vieillit donc pas, inutile de le rappeler. Hurley, lui, semble très bien au courant alors que c'est la première fois qu'il le rencontre (en effet il ne l'a jamais vu, ni en 2004 ni en 1977). Alors peut-être que la légende de "Richard Alpert, l'homme qui ne vieillissait plus" court parmi les protagonistes. Peut-être qu'ils en ont parlé entre deux scènes. Pour moi, ça a le goût d'une vilaine erreur de continuité qui ne se justifie que parce que les auteurs ont à nouveau voulu mettre dans la bouche d'Hurley plein de références geeks et balourdes. Oui super Richard Alpert, tu es un terminator ? Un vampire de Twilight peut-être ? Trop drôle quoi. Ça fait mal au cœur que de voir Hugo réduit à ces gimmicks patauds. Je préférerais qu'il soit mort.


* On sait enfin pourquoi Frank Lapidus n'a pas pris les commandes du vol Oceanic 815 le 22 septembre 2004 : il ne s'est pas réveillé le con. Frontale et hallucinante réponse faite aux fans qui se posent trop de questions absconses mais parfois rigolotes. J'ai un peu l'impression qu'à chaque fois qu'on se posera une question vide d'intérêt et bête les scénaristes nous y répondront par au moins autant de bêtise, comme une petite punition malicieuse.


* Dans le même genre d'utilisation réduite d'un personnage mais d'une situation qui détend l'atmosphère, voici le retour inopiné de Nikki & Paolo. Miles les dépouille de leurs quelques diamants et est un homme heureux. Dommage, tu n'auras sûrement pas le temps d'en profiter, Miles !


* L'homme qui était en chemin n'était donc autre que Widmore ! Une révélation et une entrée assez laide à mon sens, à base de sous-marin du pauvre et d'absence évidente d'émotion. Bizarre d'ailleurs que Charles soit si peu emballé à l'idée de retrouver son île chérie qu'il cherche ardemment depuis bientôt vingt ans. Peut-être que la situation est trop catastrophique pour se permettre un déballage en public. Jouera-t-il donc dans l'équipe de Jacob ? Se laissera-t-il séduire par le MiB ? A-t-il ses propres projets ? C'est, comme toujours chez Lost, très ironique et amusant que de se dire que Widmore était l'homme qui était en chemin (symboliquement du moins) dans la saison 4 pour faire du mal à nos personnages et qu'il est probablement le même qui viendra sur l'île dans la saison 6 pour les sauver.


* Le MiB apparaît très subrepticement pour proposer un marché à Ben. Il compte bien quitter l'île et espère que Ben pourrait en prendre soin. Petite contradiction épineuse, quelques jours seulement après qu'il ait dit à Sawyer que ce n'était qu'une "foutue île sans importance". J'ai bien l'impression qu'il invente ces règles au fur et à mesure, probablement pour tenter de se débarrasser des candidats, d'atteindre un objectif qui nous est encore secret. Il prend donc la route, avec tous ses nouveaux copains, de l'Hydra Island. Peut-être pour tenter de restaurer l'avion de Frank, celui du vol Ajira 316, et ainsi quitter l'île ?


* Les équipes sont en place. Jack n'a pas de plan, comme d'habitude, mais il attendra patiemment qu'on le guide. Ben, je l'espère, l'y aidera. J'ai cru tout au long de l'épisode que son sort était réglé (depuis le début de la saison personne ne sait où le mettre, il n'a plus le même poids depuis l'apparition de Jacob & du Mib) et j'espère que son "recyclage" en gentil n'est pas un moyen détourné d'en faire un Sun-bis bien souriant et bien sage qui atteindra de se faire dézinguer parce qu'il n'a plus rien à nous révéler d'important. Si le MiB veut vraiment du mal à l'île j'espère que Ben, dans un dernier acte de fou, tentera le tout pour le tout pour mettre fin à son règne de terreur. Quelque chose de désespéré et de fantastique. Vas-y Benjamin Linus, mon héros, tu as toujours été le gentil, tu l'as toujours dit du moins. Prouve-le nous, sauve l'humanité !


* UNIVERS B : Aujourd'hui l'univers B ressemble à Hartley coeurs à vif ce qui est donc bien mais pas top. Dans cette réalité Benjamin est un homme bien meilleur et il décidera de choisir, sans regret, Alex au pouvoir. Petit clin d'œil amusant : Ben gazera à nouveau son père mais pour le soigner et non pour le tuer. Ce même père révélera que l'île existait bien dans cet univers et que Benjamin et lui y ont vécu quelques jours heureux. Plus là-dessus tout de suite.


* Ben n'aurait pas pu quitter l'île avec son père (et le sous-marin Dharma) en 77 au moment de l'incident car il est censé être "emprisonné" par les Autres qui viennent de le soigner au temple. Logistiquement, ce n'est pas viable. Alors pourquoi Ben serait-il allé sur l'île dans cette réalité et l'aurait-il quitté ? En tous cas une chose semble sûr l'absence de l'île dans sa vie lui aura permis d'entretenir une bien meilleur relation avec son père. On peut également supposer ceci : si l'incident survient de la "bonne façon" l'énergie instable en-dessous de l'île est rendue inerte et Desmond n'a pas à appuyer sur le bouton entre 2001 & 2004 et le vol 815 ne s'écrase pas. Donc les rescapés du vol 815 n'auront pas à voyager dans le temps jusqu'en 1977 et Sayid ne pourra donc pas tirer sur Ben. Ainsi, le jeune Ben de cette réalité aura peut-être quitté l'île en bonne santé et pour des motifs bien différents. Ça se tient comme une château de cartes. Parce que, pour moi, cela soulève toujours le même paradoxe dont je parlais l'année dernière (une sorte de paradoxe du grand-père inversé) qui me fait perdre l'esprit autant qu'il me dérange : si les survivants du vol 815 n'ont pas eu à voyager dans le temps ils ne sont jamais allé en 1977. Ils n'ont donc jamais pu faire sauter Jughead, la bombe à hydrogène, et ainsi déclencher/empêcher l'incident et donc empêcher leur propre venue. Ce serait un peu comme si je voyageais dans le temps pour tuer mon père sachant très bien que cela m'empêcherait de naître, et donc de voyager dans le temps,et donc de venir tuer mon père (une analogie que j'ai déjà utilisé je crois, qui me semble assez limpide). Putain d'univers B.


* La palme de l'apparition incongrue de la semaine ne revient ni à Leslie Arzt, ni à Alex (qui nous révèle d'ailleurs que sa mère, Rousseau, est bel et bien vivante dans cette réalité), ni à Locke, mais à un vieux William Atherton, monstre sacré bien connu des fans de Die Hard ou encore de Ghostbusters. Un type charmant, assurément.

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