Nip/Tuck a toujours été le comble de la médiocrité (sauf peut-être dans ses quelques premiers épisodes) mais reste malgré tout une série fascinante. Un poulet sans tête. Deux personnages frères/amis « opposés », l'un marié et responsable, l'autre volage et insensibilisé, font le même parcours à chaque épisode. Le premier se sent écrasé par son travail et ce qu'on exige de lui et s'ouvre petit à petit, se laisse aller, essaie de foncer vers la contemplation et le plaisir. Le second combat ses sentiments, peine et aime, se rend compte que son côté « vieux beau baiseur » n'est qu'une façade mais se laisse aller, lui aussi, à ressentir toutes les choses qu'il s'interdisait. Puis fin de l'épisode et les compteurs sont remis à zéro. L'épisode d'après tout le monde a tout oublié, comme après un sort pernicieux, et le chemin de croix recommence. Depuis leur première apparition le duo n'a pas changé d'un iota. Et on se retrouve face à cette série toujours provocante et irrévérencieuse (des scènes jamais vues et drôles à la télévision : un homme baise une poupée, un bébé se fait injecter du collagène dans les lèvres, un adolescent se fait pisser dessus par un groupe de trans', un jeune homme et sa mère transsexuelle couchent ensemble, j'en oublie mille autres) censée s'attarder sur la superficialité de l'existence contemporaine mais qui s'astreint malgré tout à ne faire qu'effleurer toutes les choses. Ce sera toujours (bientôt 80 épisodes et le 100ème sera le dernier) une série pleine de pathos, statique, idiote, complètement faussée et pleine de nichons et de cocaïne. Il faut voir leurs dernières idées de plot par épisode (ils copient/collent les vidéos les plus fameuses d'Internet comme l'homme-arbre dans le dernier épisode) parfois hilarantes parfois affligeantes mais toujours unilatérales. Le travail incessant d'évacuer toute la monstruosité, de réduire l'humain à la chair et donc au bout de plastique. Et au blabla incessant de tous ces personnages qui se croient intelligents. Et donc, malgré ça, pourquoi regarder Nip/Tuck ? Peut-être pour se sentir malin. Peut-être parce qu'on finit par croire à quelque chose derrière tout ça, qu'éventuellement à un moment un grain de sable fera dérailler la mécanique et que tout implosera. Et je ne voudrais pas rater ça.
vendredi 20 février 2009
Tell me, do you like anything about yourself?
RYAN MURPHY - NIP/TUCK
Nip/Tuck a toujours été le comble de la médiocrité (sauf peut-être dans ses quelques premiers épisodes) mais reste malgré tout une série fascinante. Un poulet sans tête. Deux personnages frères/amis « opposés », l'un marié et responsable, l'autre volage et insensibilisé, font le même parcours à chaque épisode. Le premier se sent écrasé par son travail et ce qu'on exige de lui et s'ouvre petit à petit, se laisse aller, essaie de foncer vers la contemplation et le plaisir. Le second combat ses sentiments, peine et aime, se rend compte que son côté « vieux beau baiseur » n'est qu'une façade mais se laisse aller, lui aussi, à ressentir toutes les choses qu'il s'interdisait. Puis fin de l'épisode et les compteurs sont remis à zéro. L'épisode d'après tout le monde a tout oublié, comme après un sort pernicieux, et le chemin de croix recommence. Depuis leur première apparition le duo n'a pas changé d'un iota. Et on se retrouve face à cette série toujours provocante et irrévérencieuse (des scènes jamais vues et drôles à la télévision : un homme baise une poupée, un bébé se fait injecter du collagène dans les lèvres, un adolescent se fait pisser dessus par un groupe de trans', un jeune homme et sa mère transsexuelle couchent ensemble, j'en oublie mille autres) censée s'attarder sur la superficialité de l'existence contemporaine mais qui s'astreint malgré tout à ne faire qu'effleurer toutes les choses. Ce sera toujours (bientôt 80 épisodes et le 100ème sera le dernier) une série pleine de pathos, statique, idiote, complètement faussée et pleine de nichons et de cocaïne. Il faut voir leurs dernières idées de plot par épisode (ils copient/collent les vidéos les plus fameuses d'Internet comme l'homme-arbre dans le dernier épisode) parfois hilarantes parfois affligeantes mais toujours unilatérales. Le travail incessant d'évacuer toute la monstruosité, de réduire l'humain à la chair et donc au bout de plastique. Et au blabla incessant de tous ces personnages qui se croient intelligents. Et donc, malgré ça, pourquoi regarder Nip/Tuck ? Peut-être pour se sentir malin. Peut-être parce qu'on finit par croire à quelque chose derrière tout ça, qu'éventuellement à un moment un grain de sable fera dérailler la mécanique et que tout implosera. Et je ne voudrais pas rater ça.
Nip/Tuck a toujours été le comble de la médiocrité (sauf peut-être dans ses quelques premiers épisodes) mais reste malgré tout une série fascinante. Un poulet sans tête. Deux personnages frères/amis « opposés », l'un marié et responsable, l'autre volage et insensibilisé, font le même parcours à chaque épisode. Le premier se sent écrasé par son travail et ce qu'on exige de lui et s'ouvre petit à petit, se laisse aller, essaie de foncer vers la contemplation et le plaisir. Le second combat ses sentiments, peine et aime, se rend compte que son côté « vieux beau baiseur » n'est qu'une façade mais se laisse aller, lui aussi, à ressentir toutes les choses qu'il s'interdisait. Puis fin de l'épisode et les compteurs sont remis à zéro. L'épisode d'après tout le monde a tout oublié, comme après un sort pernicieux, et le chemin de croix recommence. Depuis leur première apparition le duo n'a pas changé d'un iota. Et on se retrouve face à cette série toujours provocante et irrévérencieuse (des scènes jamais vues et drôles à la télévision : un homme baise une poupée, un bébé se fait injecter du collagène dans les lèvres, un adolescent se fait pisser dessus par un groupe de trans', un jeune homme et sa mère transsexuelle couchent ensemble, j'en oublie mille autres) censée s'attarder sur la superficialité de l'existence contemporaine mais qui s'astreint malgré tout à ne faire qu'effleurer toutes les choses. Ce sera toujours (bientôt 80 épisodes et le 100ème sera le dernier) une série pleine de pathos, statique, idiote, complètement faussée et pleine de nichons et de cocaïne. Il faut voir leurs dernières idées de plot par épisode (ils copient/collent les vidéos les plus fameuses d'Internet comme l'homme-arbre dans le dernier épisode) parfois hilarantes parfois affligeantes mais toujours unilatérales. Le travail incessant d'évacuer toute la monstruosité, de réduire l'humain à la chair et donc au bout de plastique. Et au blabla incessant de tous ces personnages qui se croient intelligents. Et donc, malgré ça, pourquoi regarder Nip/Tuck ? Peut-être pour se sentir malin. Peut-être parce qu'on finit par croire à quelque chose derrière tout ça, qu'éventuellement à un moment un grain de sable fera dérailler la mécanique et que tout implosera. Et je ne voudrais pas rater ça.
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3 commentaires:
Ce texte est tout à fait juste.
Tellement vrai...
Quant à l'article, très bien écrit (ça, tu le sais). Bien que pour moi je pense que tu peux faire plus mordant...
Juste un ressenti... d'un gars qui met des "..." partout...
T'arrêtes pas :-)
Merci, mystérieux voisin !
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