THE DEAD TEXAN - THE DEAD TEXAN
Il y a des puits de pétrole au milieu du désert. Des mines d'or dans les forêts. Des astres gazeux parsèment l'espace. Les ressources semblent se distancier un petit peu plus avec le temps qui passe. L'exploitation est à peu près le seul travail convenable que l'homme soit en mesure de faire. La manufacture s'inscrit déjà dans une phase où le profit a dissipé toute ambiguïté autour du produit brut ; il perd de son charme, de son mystère, il atteindra un certain prix et on oubliera peu à peu toutes les significations qu'on pouvait lui imaginer. Certains hommes pourtant réussissent à traiter l'espace entre les ressources, le vide nécessaire à la disposition de la beauté. Reprendre l'architecture du commode et du quotidien, manipuler les petits bâtonnets du réel pour façonner des pyramides rivalisant avec la nature, voilà un véritable travail d'artisan. Adam Wiltzie (du groupe Stars of the Lid) s'y essayait en 2004 avec l'album The Dead Texan en convoquant la tendresse de la terre et l'âpreté de l'amour. La conjugaison des sentiments avec le monde dans lequel ils évoluent. L'architecture d'un lieu serait le seul moteur véritable de la vie d'un homme, la seule force capable de lui donner une direction, une destiné, une implacabilité presque morbide. De sons doux qui deviennent une harmonie The Dead Texan prend la pose, d'un groupe à l'orée du post-rock (plus dépouillé que Godspeed You! Black Emperor et moins complexé que Mogwai dont la constitution semble devenir de plus en plus fragile), d'un groupe qui évolue dans l'espace. Gregor Samsa utilisait l'androgynie d'une double-voix pour louer le temps perdu, pour souligner la peine qui s'inscrit dans tous les territoires après la perte d'un objet. Féminin et masculin devenaient très secondaires car ils souffraient de la même façon. Ici ce couple d'inconnus se tirent l'un l'autre, dans le vide, comme deux entités à la découverte du cosmos. Il y a quelque chose d'un space opera détendu dans The Dead Texan. L'amour s'imbrique au fur et à mesure des chansons et au fur et à mesure des kilomètres parcourus de la Terre au reste de l'Univers. Il reste encore quelques lumières clignotantes au loin qui nous disent au revoir, la lumière naturelle s'exprime en paysages, et c'est une progression droite et en douceur qui s'installe sur tout un album. Toujours vers le haut. Deux esprits durant leurs services mortuaires, coincés l'un en l'autre, parlant à travers de la musique qui n'existe pas, revisitant des lieux sur nos différentes planètes pour insuffler du courage et inspirer. Car il y a vraiment quelque chose qui tient du mouvement du souffle dans la musique de Wiltzie et Christina Vantzou. Inspiration - on catalogue les méthodes musicales à notre service et on les utilisent pour raconter la bataille spatiale entre deux êtres qui commencent à s'aimer - et nous retenons notre souffle pendant l'atterrissage. Expiration.
Il y a des puits de pétrole au milieu du désert. Des mines d'or dans les forêts. Des astres gazeux parsèment l'espace. Les ressources semblent se distancier un petit peu plus avec le temps qui passe. L'exploitation est à peu près le seul travail convenable que l'homme soit en mesure de faire. La manufacture s'inscrit déjà dans une phase où le profit a dissipé toute ambiguïté autour du produit brut ; il perd de son charme, de son mystère, il atteindra un certain prix et on oubliera peu à peu toutes les significations qu'on pouvait lui imaginer. Certains hommes pourtant réussissent à traiter l'espace entre les ressources, le vide nécessaire à la disposition de la beauté. Reprendre l'architecture du commode et du quotidien, manipuler les petits bâtonnets du réel pour façonner des pyramides rivalisant avec la nature, voilà un véritable travail d'artisan. Adam Wiltzie (du groupe Stars of the Lid) s'y essayait en 2004 avec l'album The Dead Texan en convoquant la tendresse de la terre et l'âpreté de l'amour. La conjugaison des sentiments avec le monde dans lequel ils évoluent. L'architecture d'un lieu serait le seul moteur véritable de la vie d'un homme, la seule force capable de lui donner une direction, une destiné, une implacabilité presque morbide. De sons doux qui deviennent une harmonie The Dead Texan prend la pose, d'un groupe à l'orée du post-rock (plus dépouillé que Godspeed You! Black Emperor et moins complexé que Mogwai dont la constitution semble devenir de plus en plus fragile), d'un groupe qui évolue dans l'espace. Gregor Samsa utilisait l'androgynie d'une double-voix pour louer le temps perdu, pour souligner la peine qui s'inscrit dans tous les territoires après la perte d'un objet. Féminin et masculin devenaient très secondaires car ils souffraient de la même façon. Ici ce couple d'inconnus se tirent l'un l'autre, dans le vide, comme deux entités à la découverte du cosmos. Il y a quelque chose d'un space opera détendu dans The Dead Texan. L'amour s'imbrique au fur et à mesure des chansons et au fur et à mesure des kilomètres parcourus de la Terre au reste de l'Univers. Il reste encore quelques lumières clignotantes au loin qui nous disent au revoir, la lumière naturelle s'exprime en paysages, et c'est une progression droite et en douceur qui s'installe sur tout un album. Toujours vers le haut. Deux esprits durant leurs services mortuaires, coincés l'un en l'autre, parlant à travers de la musique qui n'existe pas, revisitant des lieux sur nos différentes planètes pour insuffler du courage et inspirer. Car il y a vraiment quelque chose qui tient du mouvement du souffle dans la musique de Wiltzie et Christina Vantzou. Inspiration - on catalogue les méthodes musicales à notre service et on les utilisent pour raconter la bataille spatiale entre deux êtres qui commencent à s'aimer - et nous retenons notre souffle pendant l'atterrissage. Expiration.
5 commentaires:
Cool.
Belle critique, encore une fois. Tu es vraiment bon.
"Thank you, space expert"
Jo
Tu prends du galon desormais quand tu tapes I always have a plan dans la barre google cette derniere me suggere d'y ajouter blogspot ce qui n'etait pas le cas avant.
Je ne ferais pas de jugement de valeur sur ton post car tu sais que je me refuse à te faire un compliment.
Oui (à tout ce que tu dis). Va plutôt regarder The Wire enfoiré.
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