You got a fancy car but deep in your heart, what do you got?

METRONOMY - NIGHTS OUT

Dans son cœur il y a plein de pieuvres électroniques qui se déploient pour, peu à peu, nous sucer le sang et parasiter notre système nerveux. Metronomy a tout de la musique sauvage mais élégante, c'est celle qui veut que tu te sentes à l'envers, te faire danser et pleurer au même moment. Au fond rien de bien nouveau chez ce groupe anglais aux sonorités côtoyant parfois la candeur de The Rapture (l'electro barrée qu'on sert à table comme pièce de maître, comme pavé de viande d' 1.5 kilo qui met tout l'organisme à rude épreuve) et les bruitages vieillissants des premiers jeux vidéos (mais accordés avec toute la poésie qui leur reviennent de droit). Le cœur va vite, les paroles laissent place à un chevauchement poivré de sons-artefacts martelés et à un souffle mondain (absolument hype à n'en pas douter) de bon aloi, comme le sentiment qu'on éprouverait face à un costume chic et neuf porté avec désinvolture et, étrangement, avec la braguette ouverte. Car on ne peut le nier Metronomy se creuse une place, un endroit bien à eux, en utilisant s'il le faut montages et empilages de crachotements des sons les plus purs (et les plus creux !) des années 90. Tout est décomposable. Mais on nous parle d'amours et de routes pour ne jamais être vide. D'une bonne constitution, mais d'une constitution rafistolée ; l'arthrose face au clavier, les claquements de doigts en guise d'hymne, les trompettes synthétiques seront leur invitation. C'est comme si pour ne jamais révéler qui ils sont et quelles sont leurs intentions, les membres de Metronomy se mettaient nus face à un paravent. Et en bons artisans consciencieux voici le premier mètre de ce ruban de Möbius tissé main et maintenant. L'habillage ; sa seule apparence sera exactitude.